Quelle est la démarche d’un cheminement spirituel ?

Qu’est-ce qu’un enseignant spirituel ?

Nous pouvons déjà différencier des postures souvent mélangées dans les différents domaines du travail sur soi. 

Un pédagogue est là pour transmettre une information, une connaissance sur tel ou tel domaine, en un mot : de la théorie.

Un mentor est là pour accompagner dans l’incertitude que va créer des remises en question profondes et personnelles. 

Un guide, est présent pour proposer une voie qu’il a prise et la conseiller à d’autres personnes si elles veulent arriver à un résultat similaire.

Une voie passe par une transmission. Le pédagogue transmet donc ce qu’il connaît. Il nourrira alors l’autre, l’élève par un savoir (plus ou moins profond) pour nourrir le mental et avoir ainsi une répercussion sur l’être.  Le mentor transmet non pas ce qu’il a, mais ce qu’il est, qui nourrira l’autre pour construire sa force. Le guide transmettra plus une méthode, des outils ou expériences particulières pour nourrir le chemin de la personne qui avance.

Remarque : Le but n’étant pas de convaincre, mais de conseiller. Attention donc aux personnes qui veulent vous convaincre qu’avec eux votre vie va changer radicalement et surtout rapidement. C’est le danger de l’héroïsme fulgurant (telle action miracle ne tiens rarement pas dans la durée) contre l’initiation héroïque, de l’épopée (le voyage du héros demande du temps).

 

La vie dans une voie spirituelle : un chemin vers l’extase ?

Attention, vivre ne peut être sans haut et bas, l’objectif n’est donc pas de trouver La Voie qui supprimera toute souffrance de votre vie, mais plutôt celle qui vous apprendra à mieux rebondir et à moins tomber dans une situation problématique. De même une voie n’a pas pour objectif de vous faire vivre un bonheur intense et régulier sans aucune baisse de moral. Ni d’être en extase constante dans un monde féérique. La vraie vie n’est pas présente ou absente, mais intermittente entre le dense et le subtil, entre le triste et le joyeux.

Mais alors pourquoi souffrir, avoir de la tristesse et tout autre sentiment, expérience qui nous semble néfaste et négative ?

La limite par exemple, est une chose qui de nos jours semble pour une majorité de personnes des plus négatives.  À  l’époque du tout est possible, mettre en avant l’importance de la limite semble plus complexe. Sauf dans le cadre éducatif avec son enfant, où les parents voient plus facilement le bienfait d’un cadre dans une forme d’éducation. Et pourtant, la limite est source de créativité, accepter la limite, c’est se donner l’occasion de découvrir un autre chemin, qui n’aurait pas apparu sans la limite de la première voie. (C’est la même logique qui explique que l’ennuie est source de créativité).   

Les Contraintes : Autre sujet, souvent vite rejeté par des exercices où l’on retire tous les « il faut » de nos phrases. Et pourtant, qu’est-ce qu’une contrainte ? C’est faire une chose qu’on n’aurait spontanément pas envie de faire. C’est donc passer systématiquement son désir personnel avant celui d’autrui ou d’un groupe. Dans cette dynamique, nous pouvons alors nous demander quelle place il reste à l’autre, à la reconnaissance ? 

En général, ce que l’on nomme le négatif, l’adversité peut avoir deux répercussions opposées. Soit elle va nous écrouler, soit elle va nous muscler et donc renforcer notre force intérieure. La problématique étant que si nos pédagogues, nos guides, nos mentors, toutes ces personnes qui nous aident à devenir ce que nous sommes, rejette l’idée même de vivre du négatif, alors on n’aura pas les clés pour pouvoir faire face le jour où une adversité nous tombe dessus.

Dépasser des douleurs :

Pour se dépasser, dans quelques domaines que ce soit, il faut 2 choses, de l’entrainement et de la nourriture. Pour se dépasser en sport, nous voyons assez bien à quoi correspond l’entrainement, ainsi que la nourriture à prendre. Pour ces points, un diététicien et un naturopathe seront bien plus performants que moi pour vous en parler.  Mais au niveau spirituel quelle serrait alors cette nourriture ?

Pour commencer, il y a aussi bien sur la nourriture biologique qui a une importance pour tout ce qui se rapporte au domaine physique. Pour la partie plus mentale, plus nous avons des idées inspirantes, rassurantes et positives, plus notre mental serra nourrit agréablement. Pour la partie émotionnelle, on imagine aussi rapidement que rire, être heureux, détendu nourrira cette partie comme il faut. Enfin, le corps énergétique (pour les plus « perchés » d’entre nous) serra quant à lui nourrit par la nature, la méditation, la gratitude ou la contemplation. 

Réaliser une belle vie :

Imagine qu’à la fin de ta vie toute ta famille est là et regarde le film de ta vie filmé par tes yeux. Il est possible qu’il y ait certains points, dont tu ne préfères pas que tout le monde regarde. La question qui vient alors c’est comment retoucher le film ? Peut-on monter le film comme on le souhaite ? Et si oui, comment ? En faisant des bonnes actions. Chaque bonne action apportera un peu de flou mis où il faut. C’est pour cela qu’il faut faire des bonnes actions discrètement, sinon tu t’habitues à croire que la caméra est dans les yeux des autres et non dans les tiens. Et à ce moment-là, la retouche, le montage devient impossible. Alors, souhaitez-vous faire de votre vie un joli film ?

 

Et si le cheminement spirituel avait pour objet d’apprendre à entrer en Relation ? Voici ce qu’en pense le conteur Henri Gougaud : 

 

Œuvrons donc

À cette fécondation,

Par l’esprit de notre être intérieur,

Avant qu’à l’extérieur

Nous nous précipitions dans l’action.

 

Sinon, sans cette énergie spirituelle,

Nous n’opposerons jamais au système

Que des forces matérielles,

Ces forces mêmes,

Par lesquelles il poursuit sa domination.

Extrait de Révolution Spirituelle d’Abdennour Bidar