L’argument du commencement :
Quelles sont ces démonstrations possibles de l’existence de Dieu ? La première et la plus fondamentale répond au questionnement métaphysique. Elle considère Dieu comme « cause première » de tout ce qui existe. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Les choses qui existent aujourd’hui n’ont pas l’existence par elles-mêmes. Elles proviennent d’autres causes, qui elles-mêmes doivent avoir d’autres causes. Et comme on ne peut pas remonter à l’infini dans l’ordre des causes, il est nécessaire qu’il y ait une « cause première » par elle-même existante. C’est elle qui donne l’existence à tout ce qui existe dans l’univers. Or, il semblerait que l’univers soit un commencement (d’après la cosmologie) et donc par conséquent, il doit avoir eu une cause capable de le créer, donc suffisamment puissante pour cela. Notons que cette « cause première » est indépendante de la question de l’origine temporelle de l’univers, qui elle aussi renvoie à Dieu, mais d’une autre manière. Même si l’univers n’avait pas de début temporel, il faudrait, hors du temps, un Dieu pour le créer, c’est-à-dire pour lui donner d’exister indéfiniment, lui et les causes qui l’habitent.
L’argument du fin réglage :
Les grandes constantes physiques qui régissent l’univers (on en dénombre une quinzaine) sont réglées de manière extrêmement fine. Ce réglage imprévisible est indispensable pour que la vie soit possible. Or quand, on observe l’univers, on voit que les constantes et les lois fondamentales de la physique semblent être précisément ajustées afin de permettre la vie. Pour tenter de répondre, des athées en viennent à défendre une « hypothèse désespérée » : la théorie des « multivers ». Elle ne repose sur aucune donnée scientifique, car par définition, les multiples univers qu’elle imagine sont hors du champ des sciences expérimentales. Et même si existait une infinité d’univers, il faudrait encore expliquer leur existence et leur ordre. Sur un spectre de possibilité ou la majorité des possibilités ne permettent pas l’existence de la vie. Par conséquent, il est plus probable que l’univers soit le fruit d’une cause intelligente plutôt que du hasard. Beaucoup de découvertes scientifiques récentes confortent la vision créationniste du monde : le Big Bang, l’évolution stable en espèces, l’unicité du genre humain, l’expansion accélérée de l’univers qui marche vers une fin, la prise de conscience de l’incroyable complexité du monde et du vivant, etc.
L’argument moral :
Il consiste à dire qu’il existe des lois morales objectives qui dépassent l’Homme et la nature, or, toute loi implique un législateur. Par conséquent un législateur moral au-dessus des humains et de la nature devrait exister.
Concernant la création de l’univers, l’Leibnitz ne s’intéresse pas à la question de l’origine de l’univers, sa question ne se pose pas au niveau d’un cadre temporel : un univers qui n’aurait pas exister pendant un temps, puis qui ensuite commencerait à exister. Il se pose la question dans l’absolu : pourquoi l’univers existe-t-il ? Même un univers qui serait infini dans le temps, qui n’aurait jamais eu de commencement se pose la question : pourquoi cette série infinie existe, alors qu’elle pourrait également ne pas exister. Il aurait pu ne jamais avoir existé comme il aurait pu avoir toujours existé. Et donc se pose toujours la question du pourquoi l’univers existe-t-il, même s’il n’avait pas eu de commencement.
Face à ces arguments les plus partagés, il y en a un autre qui est : l’argument par la contingence.
C’est un argument qui s’appuie sur un argument des plus fondamental de la raison a savoir le principe de raison suffisante. D’après ce principe le réel est rationnel. Autrement dit, tout ce qui est dit a une raison, une explication qui rend compte de son existence et de sa manière d’être. Si on applique ce principe à la question de l’explication de l’univers ; on se retrouve face à deux hypothèses possibles. Ou bien l’univers : c’est-à-dire l’ensemble des réalités physiques de l’existence peut suffire à sa propre explication, et alors dans ce cas de figure, il n’est pas nécessaire de chercher une explication en dehors de l’univers comme par exemple en Dieu. Ou bien l’ensemble des réalités physiques ne suffit pas à sa propre explication et par conséquent, il faut trouver une explication en dehors de l’univers, dans un être autosuffisant qui s’explique intégralement par lui-même, à savoir Dieu. Si l’univers suffit à sa propre explication ça voudrait dire que l’univers est nécessaire, c’est-à-dire qu’il ne peut pas être autrement que ce qu’il est, car la raison de son existence et de sa manière d’être ne dépend que de lui seul.
Certains athées s’imaginent que si chacune des parties de l’univers forment un système cohérent cela suffirait à expliquer l’univers par lui-même. Ils citent Pierre-Simon de Laplace qui face à Napoléon qui lui demandait pourquoi il ne parlait pas de Dieu dans son exposition du système du monde, celui-ci lui avait répondu « Sir, je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse. ». Mais en réalité, le propos de Laplace est déformé par apport à la réalité, car il croyait effectivement en Dieu. Il défendait la thèse de Leibnitz contre celle de Newton à savoir que Dieu est suffisamment intelligent et puissant pour créer un univers qui soit cohérent de telle sorte qu’il n’y est pas besoin de constamment venir réparer des défauts que Dieu n’aurait pas su prévoir d’avance ou calculer d’avance. Il reste un problème : la cohérence ne suffit pas à expliquer la création de l’univers, ce qui est une question différente. On peut imaginer un univers totalement cohérent qui restera dans votre tête. (La fiction sous toutes ces formes en est rempli.)
Donc la question de la cohérence de l’univers ne suffit pas à résoudre la question de la contingence de l’univers. En réalité, il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous pouvons penser que l’univers est contingent. Tout d’abord, l’univers est un ensemble, et quand vous avez un ensemble, celui-ci dépend forcément de ces parties. De plus, les parties à l’intérieur de l’univers sont dépendantes d’autres parties. De telle sorte que tout est dépendant d’autre chose dans l’univers. Donc l’univers en tant que somme de choses qui sont elles-mêmes dépendantes ne peut être que lui-même dépendant d’autre chose. Il est donc forcément contingent.
Autre argument appuyé sur la logique modale, qui s’intéresse à la question de la possibilité et de la contingence. Elle nous dit que l’inexistence de l’univers est une possibilité puisqu’elle n’implique pas de contradiction. L’énoncé « l’univers n’existe pas » n’implique pas de contradiction. C’est une possibilité logique et l’univers ne peut pas s’expliquer par lui-même. De plus, on peut concevoir d’autres univers logiquement possibles, donc le nôtre n’est qu’une possibilité parmi d’autres et alors, ce pose la question, du pourquoi a-t-il cette forme et pas une autre ? Enfin, la physique contemporaine nous dit que les lois et les constantes fondamentales de l’univers sont contingentes, c’est-à-dire, qu’elles auraient pu être autrement et par conséquent d’autres univers auraient été possibles.On peut même concevoir des multivers, c’est-à-dire, la réalité co-existante de plusieurs univers qui sont tous différents les uns des autres (Fan de Marvel Bonjour). Ce qui veut bien dire que notre univers est contingent, c’est un fait semble-t-il.
Cela signifie que notre univers aurait pu ne pas exister, qu’il aurait pu être autrement, que certes il est peut-être cohérent, mais comme une quasi infinité d’autres univers possibles qui sont tout aussi logiquement possible mais qui pour autant là plus part d’entre eux certainement n’existent pas. C’est une possibilité parmi une infinité d’autres possibilités. Alors pourquoi existe-t-il ? Et pourquoi a-t-il cette forme plutôt qu’une autre ? L’explication, ne peut pas résider dans l’univers lui-même il faut la trouver dans une cause qui soit nécessaire, qui suffise à sa propre explication, qui soit auto-suffisante, et comme il y avait plusieurs alternatives contingentes, c’est-à-dire que cette cause à du faire le choix de cet univers plus qu’une autre, voire pas du tout, et par conséquent nous avons à faire à un être à la fois d’absolu et de personnel, un être que nous appelons Dieu.
Ces arguments prouvent qu’il est raisonnable de penser que Dieu existe, car il existe des arguments rationnels en faveurs de son existence. Il suffit qu’un argument soit probable, et que les probabilités penchent plus dans un sens que dans un autre, pour qu’il soit raisonnable de croire en Dieu.
Pour aller plus loin sur une vision philosophique de Dieu