D’une recherche d’égal (égalité) à un rejet de différences ?

En luttant pour une égalité, nous en arrivons à lutter contre les différences.

Dans notre société, certaines distinctions sont moins importantes que d’autres. C’est donc ce qui a engendré des luttes en faveur d’une égalité pour tous. Cependant, à mon avis, les luttes ont pris une mauvaise direction, leur objectif serait plutôt de démontrer qu’il existe des différences, mais qu’il n’y a aucune hiérarchie de valeur dans celles-ci. Puissent toutes les disparités être équitables. Pourquoi l’humain se sent-il contraint de établir des hiérarchies dès qu’il observe des différences, plutôt que de rechercher une complémentarité qui, elle, ne conduirait pas au conflit, mais à l’harmonie.

Par conséquent, je ne suis pas en faveur d’une égalité à tout prix (en évitant toute différence). L’opinion générale n’est-elle pas suffisante pour démontrer que l’ambition d’une uniformisation à tout prix est particulièrement risquée? Cependant, il faut une équité entre chaque distinction.

Selon moi, tout ne se résume pas à une dualité, quel qu’il soit. Je ne parle ici que de différences qui se complètent mutuellement et qui peuvent former une unité positive et harmonieuse. L’envie d’uniformiser découle davantage d’une crainte de la différence que l’on ne comprend pas/ne contrôle pas, et que l’on préfère donc rendre « comme nous » plutôt que de chercher à voir la différence comme quelque chose de constructif et harmonisant grâce à la complémentarité.

L’être humain est un être social, ce qui signifie qu’il existe également grâce à l’autre et par l’autre. La peur de la différence de l’autre peut donc signifier en étendant le trait qu’il s’agit finalement de ressentir de la peur d’une partie de soi que l’on ne connaît pas et qui ne peut se faire connaître que par la différence de l’autre. Ainsi, accepter l’autre avec sa singularité sans la juger ou la classer, c’est en fin de compte accepter l’être humain dans son intégralité.

Toutefois, il est clair pour certains de croire que le droit à la différence est associé aux sociétés démocratiques ; cependant, on y développe un souci d’égalité bien plus important qui s’y oppose. Dans cette optique, les sociétés inégalitaires ou aristocratiques sont plus différentialistes : elles conservent ce droit entre des classes sociales ou des castes, en plus des droits individuels. Il est donc important de se rappeler le sens que l’on souhaite et qu’on peut lui donner. Les esclavagistes, les racistes, ont toujours la possibilité de se référer à cela pour fonder leur discours et justifier leur extrémisme.